lundi 25 mai 2009 08h21
PARIS, 25 mai (Reuters) - L'expérimentation d'une baisse des valeurs d'émission des antennes-relais pourrait avoir lieu dans des villes pilotes cet été, a dit lundi Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, à quelques heures de la remise du rapport du "Grenelle des ondes".
"Pourquoi ne pas expérimenter cette baisse des valeurs d'émission des antennes au moins jusqu'en septembre dans certaines villes ?", a-t-elle proposé sur la radio BFM.
L'Agence française de sécurité sanitaire (AFSS) doit rendre en septembre un nouveau rapport sur la dangerosité des ondes émises par les antennes-relais.
Le "Grenelle des ondes", réunissant défenseurs de l'environnement, opérateurs, usagers, syndicats, élus locaux et les pouvoirs publics, n'a pas conclu "à un risque s'agissant des antennes", a dit la ministre.
Mais plusieurs villes se sont proposées pour expérimenter des antennes au taux d'émission maximal de 0,6 volt/mètre, proposé par l'association Robin des Toits.
La norme européenne et française est de 61 volts/m pour la téléphonie mobile.
"D'abord on modélise, on voit théoriquement ce que ca donne, et ensuite on expérimente dans les villes volontaires et on voit ce que ca donne", a dit Chantal Jouanno.
Ces essais seraient aux frais des opérateurs.
"L'opérateur a suffisamment de marge pour pouvoir assumer ça (...) Ça coûte beaucoup plus cher à l'opérateur quand il faut retirer les antennes", ajoute-t-elle.
"PAS DE PORTABLE JUSQU'AU COLLÈGE"
Si aucune étude scientifique n'a jusqu'ici démontré avec certitude les dangers des ondes des antennes-relais, le public se méfie et les plaintes en justice se multiplient.
Bouygues Télécom BOUYG.PA, Orange et SFR ont déjà été condamnés à démonter des antennes que certains accusent de provoquer maux de tête et autres problèmes articulaires.
"C'est un problème qui n'est pas scientifique mais l'opinion publique se pose des questions et il faut lui avancer des réponses", a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, qui attend plus de certitudes de la nouvelle étude de l'AFSS.
"Cette table ronde n'est pas définitivement terminée. Après septembre, il faudra qu'on se retrouve."
Chantal Jouanno a aussi plaidé pour que les enfants ne puissent pas avoir de téléphone portable "au moins jusqu'au collège.
"S'agissant de la santé des enfants, quand l'AFSS vous dit il y a un doute, on ne rigole pas.
"Au minimum, il faudrait interdire le téléphone portable dans les écoles. Ça passe aussi par l'information et ensuite par une offre sécurisée, d'un téléphone qu'on ne pourrait pas utiliser sans oreillette.
"C'est ça ou la multiplication de procès", a conclu la ministre.
(Clément Guillou, édité par Eric Faye)