26 mai 2009
2
26
/05
/mai
/2009
12:34
LEMONDE.FR | 25.05.09 | 19h43 • Mis à jour le 25.05.09 | 20h50
Le rapport du "Grenelle des ondes" publié lundi 25 mai ne satisfait pas vraiment les associations qui ont participé aux six semaines de débats. Ses principales propositions sont l'interdiction des téléphones portables dans les écoles primaires, des mesures de surveillance des antennes-relais et de limitation des usages pour les enfants.
Sur le même sujet
A l'issue du "Grenelle des ondes", les associations d'usagers se sentent flouées.
Mais pour les associations, ces pistes ne reprennent pas les avancées de leurs travaux, notamment sur l'abaissement des seuils d'exposition aux ondes. La synthèse des débats diffusée aux acteurs du Grenelle des ondes le 18 mai avait pourtant nourri certains espoirs pour les associations.
Document de travail préalable à une dernière rencontre entre Etat, associations et opérateurs, elle présentait des avancées sur la prise en compte des risques liés aux ondes. Problème : celles-ci ne se retrouvent pas dans le rapport publié une semaine plus tard. Deux des associations ayant participé aux discussions, Priartém (Pour une réglementation de l'implantation des antennes relais de téléphonie mobile) et Agir pour l'environnement, ont d'ores et déjà annoncé qu'elles ne participeraient pas au comité de suivi du Grenelle.
"On a du mal à s'expliquer les absences dans le rapport", s'exclame Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement. L'interdiction de vente de téléphones portables au moins de 12 ans avait été évoquée lors des débats. Une mesure absente du rapport ministériel, remplacée par une possible interdiction dans les écoles primaires.
Même chose pour la définition d'un seuil d'exposition plus faible que celui en place aujourd'hui, qui ne figure pas dans le rapport, alors que la note de synthèse du 18 mai dessinait des solutions possibles. Un retournement de situation qui donne l'impression à Stéphen Kerckhove de n'avoir servi que de "caution à un faux débat" et à légitimer des normes déjà en place.
DES PISTES DE TRAVAIL
"Le moratoire [sur l'installation de nouvelles antennes relais] n'a pas fait consensus, ni l'abaissement des seuils" d'exposition, a justifié Roselyne Bachelot. La ministre de la santé a cependant fait valoir que l'essentiel était que le "débat ait pu s'engager". Le comité de suivi du Grenelle doit se retrouver en septembre pour discuter des suites à donner au rapport. D'ici là, certaines villes pilotes devraient avoir expérimenté une baisse du taux d'émission maximal des antennes relais à 0,6 volt/mètre contre 61 volt/mètre actuellement. D'autres pistes sont aussi avancées par les secrétaires d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet (économie numérique) et Chantal Jouanno (écologie), comme la mise en place d'offres exclusivement SMS et de téléphones uniquement utilisables avec une oreillette pour limiter les expositions aux ondes.
"On a fait du surplace", estime cependant Janine Le Calvez, présidente de Priartém. Selon elle, si les riverains d'antennes sont "les premiers perdants" de ce rapport, les opérateurs ne devraient pas y trouver leur compte non plus. "S'ils ne se sentent pas protégés, fait-elle remarquer, les riverains vont peut-être se mobiliser de façon plus forte." Une situation qui pourrait poser problème alors que de nombreuses antennes devront être renouvelées dans les années à venir. Ce qui pourrait donner lieu à des actions en justice.
Antonin Sabot
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le gouvernement propose une interdiction du portable à l'école, une expérimentation pour les antennes relais
AP | 25.05.2009 | 16:48
Le gouvernement offensif sur le portable à l'école, plus hésitant sur les antennes relais. A l'issue du "Grenelle des ondes", le gouvernement a décidé de limiter l'usage des téléphones
mobiles pour les enfants de moins de dix ans et de mener une expérimentation pour les antennes relais et leur influence éventuelle sur la santé. Des orientations présentées lundi et jugées
insuffisantes par la majorité des associations.AP | 25.05.2009 | 16:48
L'usage des téléphones portables pourrait être interdit à l'école primaire pour les enfants de six à dix ans et les oreillettes généralisées, a annoncé lundi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, dans le cadre des conclusions de la table ronde "radiofréquences, santé et environnement".
Il faut "des offres spécifique destinées aux jeunes" avec "des appareils qui ne peuvent s'utiliser qu'avec l'oreillette" ou des téléphones "qui ne permettent l'utilisation qu'en SMS", a ajouté Roselyne Bachelot, lors d'une conférence de presse aux côtés des secrétaires d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno et au Développement de l'économie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Il ne s'agit pas d'interdire la détention" des téléphones portables pour les enfants, mais d'en limiter l'usage au nom du "principe de précaution" car l'exposition aux ondes est "considérablement plus élevée que les antennes", a-t-elle noté. "Nous avons des expositions avec le téléphone mobile qui atteignent 10.000 fois l'exposition des antennes relais".
Quant à cette question délicate, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie Chantal Jouanno a proposé "une expérimentation dans des villes candidates" à la mesure des émissions des antennes relais afin d'en estimer les effets éventuels sur la santé, après une modélisation sur ordinateur qui débutera en juin. Deux villes se sont d'ores et déjà portées candidates, Courbevoie (Hauts-de-Seine) et Pau (Pyrénées-Atlantiques), pour ce projet doté d'un million d'euros, a-t-elle déclaré.
"Nous disposons de bien peu d'études fiables et les premières études ne concluent pas l'intérêt" de la baisse des émissions à 0,6 volt par mètre, demandée par l'association Robin des Toits, a ajouté Roselyne Bachelot. "Il n'y a aucun fondement scientifique à l'heure actuelle dans la communauté scientifique sur cette dose".
La secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique a évoqué pour sa part un "registre des personnes électrosensibles", avec un suivi épidémiologique pour ces personnes déclarant souffrir de pathologies liées à l'exposition aux ondes, désormais "prises en compte comme un fait".
Mme Kosciusco-Morizet a également mis en avant la question de l'information renforcée pour le public, notamment le décret bientôt publié rendant obligatoire l'affichage du débit d'absorption spécifique (DAS, indiquant le niveau des émissions) des téléphones portables, "compréhensible et lisible", mais également "une information précise sur la localisation des différents équipements". Enfin, les plans de déploiement des antennes au niveau des communes seraient validés par les préfets, et non par les élus locaux.