
LEMONDE.FR avec Reuters | 30.09.09 |
10h47 • Mis à jour le 30.09.09 | 11h38
Dans les zones urbaines, aux heures de pointe, le développement des clés 3G et des smartphones, qui permettent d'accéder à Internet en utilisant le réseau de téléphonie mobile, crée des problèmes
de saturation qui pourraient devenir importants.
La généralisation des smartphones et des ordinateurs portables équipés d'une clé 3G constitue une nouvelle manne de revenus pour les opérateurs, mais ces réseaux, d'abord conçus pour transmettre la
voix et les SMS, se révèlent peu adaptés et nécessiteront d'importants investissements pour pouvoir faire face à l'afflux de données. "Les opérateurs courent le risque d'avoir des pannes qui
pourraient faire la une des journaux", explique Ahmed Guetari, directeur technique zone Europe de l'équipementier réseaux Juniper Networks.
Pour SFR, par exemple, le trafic de données a été multiplié par dix en 2008, et devrait à nouveau être multiplié par dix d'ici à 2012. L'entreprise affirme avoir déjà largement entrepris la
transformation de son réseau pour éviter des tensions. Mais l'investissement dans ces réseaux n'est pas rentable à court terme : la création d'antennes relais supplémentaires, qui permettent de
décongestionner le réseau, n'engendre en effet pas directement de revenus supplémentaires. Les opérateurs rechignent donc à investir massivement dans des extensions de leurs capacités. En France en
2008, le montant total des revenus du transport de données était de 3,1 milliards d'euros (+27 %) sur le segment mobile, selon l'Arcep. C'est l'équivalent des seuls investissements de France
Télécom.
Pour plusieurs experts, c'est le modèle même des forfaits d'accès au Web qui devrait être repensé. La quasi-totalité des forfaits actuels permet, pour un prix fixe, d'utiliser de grandes quantités
de données. En réaction à l'explosion du trafic, plusieurs opérateurs ont choisi de fixer un plafond de téléchargement à leurs clients, au-delà duquel la qualité de service est dégradée. Une autre
piste, explorée notamment par SFR en France ou Telstra en Australie, consiste à réorienter le flux de données mobiles vers les réseaux fixes.