L'association Collectif Antennes 31 a pour objectif de fédérer et soutenir les collectifs du département de la Haute-Garonne. Elle demande un abaissement des seuils à 0.6V/m, elle dénonce l'implantation d'antennes relais prés de lieux sensibles tels que écoles, hôpitaux, crèches, stades, elle demande l'application du principe de précaution compte tenu des études scientifiques internationales.
Et Free? 12.000 points hauts seraient nécessaires à Free pour couvrir la totalité de la population. Dans tous les cas, il devra répondre d'ici huit ans à une obligation de couverture de
80% de la population, sous peine d'amende. Pour autant, la cherté des antennes (dont le prix unitaire varie de 5.000 à 70.000 euros selon le P-DG de Numericable, Pierre Danon) ne semble pas
inquiéter la filiale d'Iliad qui a intégré ce coût dans son business plan -en tenant compte d'une antenne à 60.000 euros l'unité, soit le haut de la fourchette. De plus, Free compte probablement
intégrer des micro-antennes à l'intérieur de ses prochaines box, afin d'améliorer la couverture dans les immeubles notamment. Une telle initiative permettrait de régler des problèmes locaux
(couverture en intérieur et meilleur débit), mais ne permettrait pas de réduire le nombre d'antennes en extérieur. Quant à l'obligation de couverture d'ici deux ans (25%), elle ne semble pas
perturber non plus le fournisseur d'accès à internet. Selon Free, cela nécessitera 2.000 points hauts, ce qui ne serait pas insurmontable à trouver avec les sites dont disposent TDF, EDF (avec
eRDF), la SNCF...
Parmi les points qui pourraient gêner Free, on note en revanche l'allongement des autorisations (qui seraient passées de neuf à dix-huit mois), la hausse des loyers...
Pourquoi les autres ont été découragés. Virgin Mobile et Numericable ont renoncé le 22 octobre à être candidats à la quatrième licence de téléphonie mobile, suivant l'exemple des groupes Kertel, Orascom et Bolloré. Virgin Mobile et Numericable, qui ont consacré "plus de cinq mois d'études approfondies" au projet, ont été découragés par le manque de "garanties suffisantes quant aux modalités de déploiement d'un réseau en propre pour le nouvel entrant". L'installation des antennes et ce qui en découle aurait largement participé à cette décision.
Plus d'antennes pour moins d'exposition. Pour Etienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des Toits, l'arrivée d'un quatrième opérateur n'est pas une bonne nouvelle. "Reste à savoir si le nouvel arrivant aura en tête uniquement le profit ou également la santé des personnes". Néanmoins, son association ne réclame pas le démantèlement des antennes. Au contraire, pour parvenir à une réduction de l'exposition du public au seuil de 0,6 volt par mètre, elle prône la multiplication des antennes. Une opération qui serait coûteuse, à en croire une étude du cabinet Sia Conseil qui chiffre l'adaptation des antennes-relais pour abaisser les seuils d'exposition aux rayonnements électro-magnétiques entre 3,6 et 7 milliards d'euros.
par Chloé Dussapt, journaliste à Challenges.fr (avec Gaëlle Macke, journaliste à Challenges), le vendredi 30 octobre 2009.
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