le 07.05.2009 06h00
Des habitants de l'avenue Fleming à Montessuy, cernés par les antennes de téléphonie mobile, ont organisé une réunion d'information pour tenter d'évaluer la réalité des risques
Douze cas de cancers divers en huit ans dans un immeuble de l'Opac du Rhône de 20 appartements. C'est le triste constat des locataires du 101 avenue Fleming, touchés par la maladie à tous les étages, excepté au rez-de-chaussée et au dernier. Pure coïncidence ou conséquence sinistre de la présence d'antennes de téléphonie mobile ? C'est la question que se sont posée les habitants de l'avenue Fleming au cours d'une réunion sous l'impulsion de l'Association des locataires des ILN de Montessuy (Alim). « On doit continuer à s'informer. Il ne faut pas qu'on nous fasse le coup de l'amiante », explique son président, Hubert Chapu. « D'abord, chacun cherche des raisons personnelles. La loi du nombre fait réfléchir », poursuit Gabrielle Chefneux, victime d'un cancer du sein. « Autant de coïncidences deviennent un symptôme. Des études à l'étranger indiquent la responsabilité des antennes dans les cancers du tronc », explique Mme Lardon, représentant nationale de Priartem (Pour une réglementation des implantations d'antennes relais de téléphonie mobile). Sur le 101, situé en pignon de la « petite barre », trois antennes ont été dénombrées et les appartements sont directement « arrosés » par les antennes sises sur les HLM SNCF d'en face, au 22 rue Lavoisier. Sur la « grande barre », du 109 au 116 avenue Fleming, quatre antennes sont installées depuis une dizaine d'années, dont celles de la Préfecture.
Fin 2007, il était question d'installer une nouvelle antenne SFR. Une pétition de 296 signatures sur 349 logements et la présence à proximité de la crèche familiale ont permis d'abandonner cette option. « Les installations ont été gelées pour montrer que nous sommes à leur écoute. Même si des scientifiques ont prouvé que les antennes ne présentent aucun danger. Des experts indépendants ont effectué des mesures et nous respectons les seuils autorisés », rappelle l'Opac du Rhône.
Révélation inquiétante de Mme Lardon : Caluire arriverait en 3e position des villes françaises sur 500 mesures électromagnétiques. « Ça fait peur, je ne vais pas dormir ce soir », souffle une dame. Les locataires ont décidé d'alerter la mairie pour une réunion publique et la constitution d'un cadastre électromagnétique. Une enquête sanitaire auprès de la Dass est envisagée. « La tendance du Grenelle est de stopper le déploiement des antennes et de limiter leur puissance. Il est difficile d'en diminuer le nombre, mais les maires peuvent ne pas renouveler les baux. Aujourd'hui, ils risquent le tribunal administratif mais de plus en plus s'opposent aux antennes », a rappelé Mme Lardon.
Julie Olagnol