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La ministre déléguée à l'Economie numérique a présenté les points que le gouvernent mettra en avant lors du débat portant sur la proposition de loi sur les
ondes électromagnétiques. Fleur Pellerin insiste sur le fait que l'implantation des antennes-relais ne doit pas être remise en cause et invite les utilisateurs à se protéger des impacts éventuels
de ces ondes en se munissant de kits mains libres ou d'oreillettes Bluetooth.
« Au sujet de la dangerosité des ondes, il n'y a pas de consensus scientifique. A l'heure actuelle, la dangerosité n'est pas avérée ni contredite », explique Fleur Pellerin. A
l'occasion d'une mesure des ondes à Paris, organisée conjointement avec l'Agence Nationale des Fréquences ce mercredi, la ministre a ainsi tenu à expliquer que l'attention des pouvoirs publics et
des utilisateurs devait être portée non pas vers les antennes-relais mais vers les terminaux eux-mêmes.
L'objectif de la présentation était de faire suite aux réunions entamées en 2009 dans le cadre du Grenelle des ondes. Un comité d'expérimentation (Copic) a ainsi été mis sur pied pour mener des
simulations sur l'exposition au public. Les observations de ce comité ont ensuite permis la rédaction d'une proposition de loi portant sur les ondes électromagnétiques, déposée par la député
écologiste Laurence Abeille.
Fleur Pellerin précise : « Il ne faut pas se tromper de débat mais le plus gros point atypique est le téléphone dans votre sac. C'est pourquoi nous allons proposer la mise en place de
campagnes de prévention afin que les utilisateurs se munissent de kits mains-libres ou d'oreillettes Bluetooth. Je note également que certains accessoires ne sont pas adaptés à la morphologie des
plus jeunes ».
La ministre souhaite également que des bandeaux incitant à l'achat d'oreillettes Bluetooth figurent sous les publicités pour des téléphones mobiles. « Cette campagne de sensibilisation qui
serait similaire au Manger-bouger en matière d'alimentation, ferait ainsi figurer des recommandations afin que les utilisateurs ne soient pas trop exposés aux ondes », ajoute-t-elle.
Vers de meilleurs consensus dans l'installation d'antennes-relais ?
Le ministère entend donc axer son travail sur les terminaux, plutôt que les antennes-relais elles-mêmes. Le gouvernement indique toutefois souhaiter introduire plus de concertation entre les
collectivités locales et les opérateurs pour les nouveaux projets d'implantation d'antennes. Depuis une décision du Conseil d'Etat, les maires ont en effet été dépouillés de leur pouvoir
de réglementer, sur le territoire de leur commune, ces nouvelles installations.
Désormais, seules les autorités comme le ministère chargé des communications électroniques, l'Arcep ou encore l'ANFR sont compétentes pour réglementer de façon générale l'implantation
d'antennes.
La question de l'installation de nouvelles antennes ainsi que la puissance d'émission de ces dernières reste en effet centrale. Deux positions s'affrontent sur le sujet entre d'un côté, ceux qui
souhaitent que les antennes soient moins nombreuses mais dotées d'une plus grande puissance et, de l'autre, ceux désirant que le nombre de ces émetteurs soit augmenté. Toutefois, chaque antenne
ne couvrirait qu'une petite partie de territoire.
Interrogée par nos soins à ce sujet, Fleur Pellerin précise que : « si on abaisse les seuils d'émission (la puissance d'émission d'une antenne, ndr), le nombre d'antennes va logiquement
croître, ce qui mécaniquement va également augmenter les ondes produites par les terminaux ».
De son côté, Xavier Moussu, responsable auprès de l'ANFR précise : « le principal écueil dans le fait de réduire la puissance des antennes se situe au niveau de la réception à l'intérieur
des bâtiments. Nous avons ainsi constaté des pertes significatives de couverture. De même, si le nombre d'antennes augmente, la facture risque d'être plus importante pour les clients et les
opérateurs ».
Une position que ne partage
pas l'association nationale pour la sécurité sanitaire dans les technologies sans fil, Robin des Toits. En signe de mécontentement face aux conclusions du COPIC, le groupement a décidé
de quitter ce comité d'expérimentation. Son porte-parole, Etienne Cendrier précise qu'il est, à ce jour, possible d'abaisser l'exposition du public à 0,6 V/m, à condition de multiplier le nombre
d'antennes-relais par trois dans certains quartiers de Paris ou par 1,6 à Grenoble, par exemple.
Robin des Toits rappelle également que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en mai 2011 les champs électromagnétiques de radiofréquences comme potentiellement cancérigènes
(notamment pour le cerveau). Un point sur lequel Fleur Pellerin a tenu à préciser que ce risque restait « potentiel ».
Du principe de précaution à celui d'ALARA
Lors de l'examen de la proposition de loi sur les ondes électromagnétiques à l'Assemblée nationale dès ce jeudi, la ministre soutiendra donc une forme du principe de précaution. Fleur Pellerin
milite en effet pour que soit pris en compte le principe d'ALARA (pour As Low As Reasonably Achievable) que l'on peut traduire par « Aussi bas que raisonnablement possible ».
Un amendement tentera ainsi d'introduire cette obligation de moyen précisant que les autorités ont pris et prendront à l'avenir des dispositions afin de réduire l'exposition des utilisateurs. Il
n'est toutefois pas certain que l'inscription de ce principe dans la loi fasse taire les critiques.
Source :
http://www.clubic.com/mobilite-et-telephonie/actualite-538274-fleur-pellerin-antennes-relais-ondes-4g.html