LEe 17/10:2010 à 14:46
"On va vers une catastrophe sanitaire lente", estime le président de l'association Robin des bois.
Interdits, les PCB ne cessent pourtant de contaminer les cours d'eau en France, et désormais "tous les bassins sont plus ou moins touchés" par des arrêtés réglementant la consommation de
poissons, a déclaré samedi 16 octobre le président de l'association écologiste Robin des Bois.
Les PCB, plus connus sous le nom de pyralènes, entraînent chez l'homme, s'ils sont ingérés régulièrement sur une longue durée, des problèmes de fertilité, de croissance ou des cancers.
"On va vers une catastrophe sanitaire lente et la réponse des autorités à cet empoisonnement n'est pas à la hauteur", a estimé Jacky Bonnemains dont l'association vient de publier la 5e édition
de son atlas des sites pollués aux polychlorobiphényles (PCB).
Cette pollution "insidieuse" par cette molécule particulièrement résistante n'a pas "l'impact psychologique d'une catastrophe soudaine comme le déversement massif de boue rouge ou la rupture d'un
barrage", explique-t-il.
Interdits à la vente depuis 1987
Selon le président de Robin de Bois, le constat "le plus inquiétant" de cette nouvelle édition est "l'extension des arrêtés préfectoraux d'interdiction ou de restriction de la consommation des
poissons". "Maintenant, tous les bassins sont plus ou moins touchés", indique-t-il, s'inquiétant particulièrement de la situation de la Seine et de la Somme.
La 5e édition de cet atlas fait état de 416 sites contaminés terrestres. Ils étaient 361 lors du premier inventaire en mai 2008. Il s'agit de bâtis, sols ou sous-sols industriels, ou d'autres
milieux qui, après dépôts, infiltrations..., sont devenus le réceptacle de substances contaminées aux PCB.
Bien que complètement interdits à la vente depuis 1987, les PCB continuent d'être dispersés. Un phénomène en partie attribuable aux inondations, mais aussi au "mauvais repérage des appareils
contenant des PCB et qui continuent à fonctionner, fuir".
Traitement plus énergique
"Il y aussi beaucoup d'usines qui ferment et sont abandonnées avec des transformateurs électrique au PCB à l'intérieur. Ces sites sont très souvent vandalisés et le liquide répandu dans les
sols", explique Jacky Bonnemains.
De manière générale, "il faut un traitement beaucoup plus énergique pour dépolluer les sites terrestres", et ainsi freiner le transfert des PCB vers les cours d'eau, selon Jacky Bonnemains.
(Nouvelobs.com avec AFP)