PUBLIÉ LE 22/02/2013 03:48 - MODIFIÉ LE 22/02/2013 À 09:32
Devant la cage de Faraday, Jean-Paul mesure l'impact des rayonnements dans la chambre de Françoise./Photo DDM, Emmanuel Vaksmann
La semaine dernière, une espèce de grande moustiquaire en métal s'est invitée dans la chambre de Françoise. «Voici la cage de faraday», annonce-t-elle, en pointant du doigt l'équipement qui, au-dessus de son lit, va peut-être l'aider à trouver un remède au mal dont elle souffre. Car, Françoise est électrosensible.
L'Organisation non gouvernementale «Next-up», en coordination avec le collectif «Antennes 31» et l'association «Robin des toits», mène l'opération «cage de Faraday». Cette installation, qui permet d'isoler le lit des champs électromagnétiques extérieurs, est déplacée de maison en maison dans toute la région afin de mesurer son impact sur des personnes électrosensibles. Où l'on découvre que chacun est perpétuellement bombardé de rayonnements aux noms aussi poétiques que Wifi, Wimax, UMTS, Bluetooth, micro-ondes, 3G, 4G…
En pleine campagne verfeilloise, Françoise aurait pu se croire à l'abri. Jean-Paul, membre d'«Antenne 31», perçoit les choses différemment : «pour les téléphones cellulaires, dans les grandes villes les antennes rayonnent sur 300 m. Dans les régions moins habitées, les antennes couvrent 5 km. À la campagne, certaines antennes émettent jusqu'à 15 km». Dans les faits, plus l'antenne diffuse loin et plus sa puissance est importante. Et les habitants d'autant plus exposés.
Les maux de Françoise sont récents. «Cela fait deux ans que ma santé se dégrade. Ça a commencé en 2011. Puis, ça s'est aggravé en 2012, avec des problèmes d'hypersensibilité à la lumière. En plus, je subis une hyperacousie. Du coup, quand on me parle, j'ai l'impression d'entendre une voix métallique. J'ai aussi des acouphènes et des mots de tête réguliers. Tous les jours, des paresthésies me donnent des sensations de picotement et de fourmillement dans les jambes», explique-t-elle.
Chez chaque participant à l'expérience, la cage de Faraday est installée pendant 4 à 5 jours. Pas suffisant pour tirer des conclusions, mais assez pour réfléchir à la meilleure façon de soulager pendant leur sommeil ceux qui, comme Françoise, subissent les nouvelles technologies plus qu'ils n'en profitent.
La Dépêche du Midi