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  • : Association Collectif Antennes 31
  • : L'association Collectif Antennes 31 a pour objectif de fédérer et soutenir les collectifs du département de la Haute-Garonne. Elle demande un abaissement des seuils à 0.6V/m, elle dénonce l'implantation d'antennes relais prés de lieux sensibles tels que écoles, hôpitaux, crèches, stades, elle demande l'application du principe de précaution compte tenu des études scientifiques internationales.
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14 mai 2008 3 14 /05 /mai /2008 13:58

Questions posées à Michèle Rivasi, professeur, agrégée en biologie de l'Ecole normale supérieure et fondatrice de la Criirad et du Criirem, maire adjointe de la ville de Valence, candidate aux élections européennes en Rhone-Alpes.

 

Souce: lemonde.fr et http://montagne-protection.org/monts-pyrenees_00002c.html#an9

 

Question : Différences de nature entre les ondes émises par les antennes-relais et le Wi-Fi ? 

Michèle Rivasi : Les antennes-relais ont des fréquences qui varient de 900 MHz (GSM) à 2 250 MHz (...). Le Wi-Fi est à 2 450 MHz et a la même fréquence que le micro-ondes. Sauf que la puissance est beaucoup plus faible. On commence également à installer des antennes Wimax dont la fréquence est de l'ordre de 3 GHz (3 000 MHz). 

 

Question : Que dire de ces "zones blanches" que les opérateurs de téléphonie mobile seraient "obligés" de couvrir ? Quelle est la portée du Wi-Max ? (plus de 50 km ?) Où iront se réfugier les personnes électrosensibles (même les zones de montagne seront alors "couvertes"...) 

Michèle Rivasi : Il faut reconnaître l'électrosensibilité comme un handicap (cf. législation en Suède). Ce qui permettra d'avoir de véritables zones blanches où il n'y aura absolument pas de champ électromagnétique. On a fait des réserves sur la biodiversité, il faudra faire des réserves sur des zones  sans champ électromagnétique  

 

Question : Y a-t-il un lien qui se dessine entre tumeur du cerveau (même non cancéreuse) et la présence d'antenne(s) Wi-Fi et/ou relais ?

 Michèle Rivasi : Il y a plusieurs études qui ont montré une présomption de preuve entre l'apparition de tumeurs et la présence d'antennes. Il est très difficile d'établir une relation de cause à effet directe dans ces phénomènes, et on parle plutôt de présomption de preuve, élément suffisant pour l'application du principe de précaution.  

 

Question : L'argument des "pro-Wi-Fi" selon lequel aucune étude sérieuse n'aurait prouvé de danger lié aux micro-ondes à des doses équivalentes à celles que nous recevons tous les jours est-il recevable ? Dans quelle mesure ?  

Michèle Rivasi : Sur le Wi-Fi, il y a eu des études qui ont montré qu'à ce type de fréquence - 2 450 MHz - on observe des effets sur la génotoxicité (rupture des brins d'ADN), mais il n'y a pas eu d'étude sanitaire à grande échelle au niveau de la population. Par contre, on a observé chez des personnes dans des bibliothèques à Paris qui avaient des bornes Wi-Fi à proximité le syndrome des micro-ondes (insomnies, maux de tête, manque de concentration, nausées...), caractéristique des effets des hyperfréquences. 

 

Question : Pouvez-vous nous expliquer brièvement les différences entre les natures des ondes émises par les antennes-relais et le Wi-Fi ?  

Michèle Rivasi : Les antennes-relais ont des fréquences qui varient de 900 MHz (GSM) à 2 250 MHz (UMTS 3G, 3e génération). Le Wi-Fi est à 2 450 MHz et a la même fréquence que le micro-ondes. Sauf que la puissance est beaucoup plus faible. On commence également à installer des antennes Wimax dont la fréquence est de l'ordre de 3 GHz (3 000 MHz).  

 

Question : Pour certains scientifiques, les effets du Wi-Fi sur les noyaux cellulaires semblent fort différents du simple effet thermique "micro-ondes". Que penser alors de l'application de réglementations qui ne prennent en compte que l'effet thermique du Wi-Fi ? 

Michèle Rivasi : La réglementation sur les ondes électromagnétiques ne prend en compte que les effets thermiques, et non pas les effets athermiques, qui peuvent provoquer des effets biologiques sur les cellules humaines et le cerveau humain : diminution de certaines hormones, dont la mélatonine, modification de l'électro-encéphalogramme, rupture de la barrière hémato-encéphalique (barrière sang-cerveau), et effets génotoxiques. Tous les scientifiques honnêtes sont d'accord sur les effets biologiques. En revanche, il y a une polémique sur les effets sanitaires, car pas suffisamment d'études au niveau de la population. Ou alors des études non publiées (exemple : interphones, étude européenne de 2003 toujours non publiée).  

 

Question : Savons-nous si les ondes Wi-Fi sont nocives pour le développement du fœtus ? du nouveau-né ? et de l'enfant ?  

Michèle Rivasi : Les ondes électromagnétiques affectent davantage les cellules en voie de division que les autres (métabolisme, rupture d'ADN) et donc c'est là que le principe de précaution doit être le plus appliqué (des expériences du professeur Bastide sur des œufs de poule à proximité de téléphones portables ont montré la dégradation et la mort des embryons de poulets). 

 

Question : Y a-t-il un lien entre l'utilisation massive des micro-ondes via les téléphones portables et la disparition des abeilles ? 

Michèle Rivasi : Des expériences ont été faites sur des abeilles, où l'on a mis à proximité des ruches des téléphones mobiles. Les effets observés étaient que les abeilles ne retrouvaient plus la ruche et qu'il y avait une diminution du couvain à l'intérieur de la ruche. D'autres expériences sur les cigognes ont montré qu'il y avait une augmentation de l'agressivité et une diminution du nombre d'œufs à l'intérieur du nid (attention à l'augmentation de l'agressivité des couples à proximité d'une antenne !).  

 

Question : La barrière sang-cerveau subit-elle réellement des dégats irréparables au bout de 2 heures de communication avec un téléphone portable ? Quelles en sont les conséquences ? 

Michèle Rivasi : Ce qui a été montré, c'est que quand le cerveau est soumis à des champs électromagnétiques, il y a une porosité de la barrière, ce qui fait que de grosses molécules qui jusqu'alors ne pouvaient pas passer peuvent pénétrer à l'intérieur du cerveau, ce qui pourrait expliquer les migraines observée chez des gens soumis à des champs électromagnétiques. Deuxième chose : les cellules ont un pouvoir de réparation très important, donc tout va dépendre de l'importance de l'irradiation pour que le système de réparation puisse fonctionner.

 

Question : La nouvelle norme (802.11n) révolutionnant le Wi-Fi (sur le débit, portée...) et fonctionnant sur 2.4 et 5 Ghz aggrave-t-elle le problème? 

Michèle Rivasi : Tout ce qui touche au Wi-Fi, s'il n'y a pas d'étude à la fois sur les effets biologiques, les effets sur les plantes et les animaux, et en dernier sur l'homme, on ne doit pas accepter la généralisation de ces technologies. C'est une position de principe qui aurait évité de nombreux morts, comme ceux causés par l'amiante. Le problème est qu'il n'y a aucune étude relative à toutes ces nouvelles fréquences, il n'existe que quelques études disponibles sur les sites Criirem.org, Robindestoits.org, Priartem.fr...  

 

Question : Pourquoi ne pas appliquer le principe de précaution pour abaisser les seuils des champs électromagnétiques (comme en Belgique par exemple) ?  

Michèle Rivasi : Parce que les lobbies français ne veulent pas réduire la puissance des antennes pour des raisons financières et qu'ils désinforment les élus et la population en leur disant que si on multiplie les antennes, c'est le portable qui va émettre davantage pour chercher l'antenne. Des expériences réalisées à Salzbourg, en Autriche, où on installe des picots et des micro-antennes avec une puissance faible où les personnes du public ne sont pas exposées au-delà de 0,6 volt par mètre, montrent un fonctionnement correct.  

 

Question : La France est-elle en avance ou en retard sur les antenne-relais par rapport aux autres pays européens ? 

Michèle Rivasi : La France est en retard sur des alternatives techniques qui pourraient faire fonctionner le téléphone portable avec des antennes beaucoup plus petites et moins puissantes. Il y a une entente entre les trois opérateurs français, qui sont à l'origine de ce retard.  

 

Question: En tant que candidate pour Europe Ecologie dans le Sud-Est, que comptez-vous faire valoir lors du Grenelle des antennes cette semaine ? Avez-vous des propositions à soutenir au niveau européen ?  

Michèle Rivasi : Sur le Grenelle des antennes, qui est sur le plan français, on veut aboutir à deux choses : l'application des douze réflexes concernant l'utilisation du téléphone portable, visibles sur le site du Criirem (www.criirem.org), et l'expérimentation dès demain dans les centres-ville de picots-antennes à faible puissance. Et troisième chose : l'information des élus, de l'administration et des opérateurs de la résolution du Parlement européen qui est de revoir les normes actuellement en vigueur en France et dans d'autres pays. Un rapport qui vient de sortir dit qu'il ne faut pas dépasser 3 volts par mètre. Personnellement, je voudrais qu'on aille au-delà, à 0,6 volt par mètre, car ayant effectué des mesures dans des appartements, entre 1,5 et 3 volts, certaines personnes déclenchaient le syndrome des micro-ondes. >> 

 

Nous recommandons également des alternatives par câble aux systèmes Wi-Fi, en particulier dans les écoles et les bibliothèques, afin que les enfants ne soient pas soumis à de forts niveaux de MO/RF avant que l'on en sache davantage sur les éventuels effets sur la santé.

 

Intervention de Michele Rivasi en Novembre 2007 (La Croix)

 

Il faudrait au minimum que toutes les antennes, toutes les sources d'exposition soient répertoriées. Il faudrait aussi que les particuliers débranchent leur réseau lorsqu'ils ne s'en servent pas. À quoi bon s'exposer et exposer ses voisins des nuits entières ? »  

La communication du gouvernement donne à penser qu'il ne souhaite ni légiférer, ni règlementer dans le domaine des antennes. Nous considérons que cette position de déni d'un risque sanitaire des ondes électromagnétiques est inacceptable.  

Nous demandons que soit établi un cadre législatif et réglementaire pour le développement des technologies nouvelles que nécessite la téléphonie portable.  

(...)  

Le caractère pathogène des ondes électromagnétiques émises par les antennes fait appel à des mécanismes physiopathologiques non encore élucidés. Des patients consultent cependant pour des symptômes très variés, la corrélation avec les ondes électromagnétiques étant établie par le fait que les symptômes disparaissent lorsqu'ils ne sont plus soumis à leur champ. Au-delà des ces personnes dites « électro-sensibles », c'est l'ensemble de la population qui est exposée aux champs électromagnétiques émis par les antennes, et nous n'en connaissons pas encore les effets à long terme. Nous demandons qu'un système de « vigilance » soit mis en place, indépendant des opérateurs de téléphonie, et que la puissance des émetteurs soit réduite dès maintenant.  

Nous rappelons que l'absence de précaution et des expertises médicales douteuses au service du lobby industriel ont pu permettre le « scandale de l'amiante ». Nous rappelons que la position de déni des risques d'irradiation, adoptée par les pouvoirs publics après l'accident nucléaire de Tchernobyl, a été condamnée ensuite par la justice.

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 16:06
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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 06:16

Intervention de Madame la Secrétaire d’Etat à l’Ecologie
Ouverture de la table ronde radiofréquences, santé et environnement
Jeudi 23 Avril 2009

Madame la Ministre de la Santé et des Sports,
Madame la Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de
l’Economie Numérique,
Monsieur le Président (IRD _ Jean-François Girard)

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie d’être présents aujourd’hui à l’occasion de la première réunion de
travail de la table ronde radiofréquences.
Le Premier Ministre a demandé à Roselyne Bachelot d’organiser un débat citoyen en
lien avec Nathalie Kosciusko-Morizet et moi-même sur les questions de
radiofréquences, de santé et d’environnement.

Je souhaite simplement poser quelques principes :

1er principe : un mandat ouvert.
Cette table-ronde traitera évidemment les sujets relatifs au téléphone mobile et à
l’implantation d’antennes, mais les mettra aussi en perspective avec tous les autres
usages des radiofréquences. Aucun sujet n’est tabou. C’est une table ouverte et c’est
le moment où jamais de les aborder.

2ème principe : cette table ronde doit poser des principes de décision
· Nous avons parfaitement conscience ici de vos craintes ou réserves s’agissant d’un
calendrier serré.
· Nous n’ignorons pas que l’avis de l’AFSSET ne sera pas disponible avant
septembre et que l’étude épidémiologique internationale INTERPHONE est toujours
attendue.
· Nous n’ignorons pas qu’une expertise scientifique fiable demande du temps et
qu’elle ne peut être conduite dans l’urgence.
Alors qu’attendons-nous de cette table ronde ?
Nous devons concilier des attentes entre toujours plus de développement de l’économie
numérique et la santé environnementale.
Il n’est pas question de renoncer au progrès et nous ne pouvons pas rester dans
l’incertitude.
Nous prendrons une première série de décision à l’issue de cette table ronde. Je serais
favorable à ce que nous prenions si nécessaire de nouvelles décisions au regard du
résultat des études disponibles en septembre. Le principal est de fixer aujourd’hui
des principes de décision.

3ème principe : nous attendons de cette table ronde des éclaircissements.
Je ne juge pas le caractère rationnel ou non des réactions concernant les antennes
relais et les ondes en général.
Pour une raison simple, s’il y a un consensus des autorités sanitaires françaises sur les
antennes relais, d’autres études sont moins catégoriques. Je n’ai pas à juger de leur
validité. J’en suis incapable.

Mais j’ai besoin de certitudes sur le niveau de fiabilité de ces études. Pour une raison
simple : ces études nous éclairent et nous décidons ; s’il y a trop de contradictions,
nous ne pouvons pas décider.
Vous n’êtes pas là pour trouver un consensus scientifique mais pour trouver un
consensus sur la méthode à suivre pour juger qu’une étude est fiable. Et comme pour le
Grenelle, vous pouvez auditionner tous les scientifiques que vous souhaitez.
Ensuite, puisqu’il y aura toujours une part d’incertitude et une part de risque. Aucune
activité humaine n’est sans risque ou sans incertitude. Quel est le niveau acceptable
pour la société ?

4ème principe : je suis favorable à ce que nous étudions toutes les pistes, tous les
exemples étrangers de réglementation.
A l’évidence, une première source de progrès est d’être plus transparent lors de
l’installation. Proposer une meilleure information des Français. J’ai d’ores et déjà,
demandé à l’INERIS d’installer à compter de ce jour le site www.ondes-info.fr, destiné
à l’information du public et à l’accompagnement des collectivités locales. Le mois de
débats permettra d’améliorer cet outil pour qu’il soit capable de répondre à la diversité
des attentes.
Mais il y a bien d’autres pistes pour éventuellement modifier la réglementation sur les
antennes. Je suis ouverte à tout. Ce n’est pas à nous de vous faire des propositions.
C’est à vous de vous mettre d’accord pour faire des propositions. Nous les reprendrons.
Et il est essentiel que chaque acteur autour de la table fasse de même et prenne ses
responsabilités.
S’agissant des téléphones portables, j’ai une opinion plus tranchée. Vous le savez, il y a
une incertitude forte sur le risque qu’ils font courir à nos enfants, reconnue par
l’AFSSET depuis 2005. J’estime que le risque pour les enfants, nos avenirs, doit être
« zéro ». Et jusqu’au collège. Je suis favorable au principe d’interdiction.

Ensuite, pour les adolescents, il faut proposer des appareils sécurisés. Quant aux
adultes, le choix de s’exposer aux téléphones portables est leur choix. Le téléphone
portable doit être la priorité de cette table ronde.
Pour conclure, nous sommes dans une démocratie. Ce qui compte n’est pas
uniquement ce que nous disent les scientifiques. Je ne crois pas que la science seule
ou l’administration puisse gouverner. Ce qui compte, c’est ce que ressentent nos
concitoyens, ce qu’ils attendent de nous. D’où l’importance d’éclairer ce débat mais plus
encore de décider collectivement et pas dans un bureau.

Je vous remercie.
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5 mai 2008 1 05 /05 /mai /2008 16:14
Table ronde « Fréquences, Santé, Environnement » - 23 avril 2009
Intervention de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET Secrétaire d’Etat chargée du
développement de l’économie numérique


Seul le prononcé fait foi

Madame le Ministre, chère Roselyne BACHELOT,

Madame la Ministre, chère Chantal JOUANNO,

Monsieur le Président de la table ronde, cher Jean-François GIRARD,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui parce que nous devons résoudre, collectivement, un problème.

Un problème qui prend donc la forme d’une contradiction, entre le développement des nouveaux usages « sans-fil » et les peurs ou les inquiétudes que le développement de ces technologies et de ces équipements engendre. Comme vous le savez, c’est un problème auquel je me suis mesurée depuis plusieurs années.

Tout d’abord en tant que parlementaire et présidente du groupe d’études « Santé et Environnement », j’ai lancé le 8 décembre 2005 la première journée de travail à l’Assemblée nationale sur le sujet de l’électromagnétisme et de la santé. J’avais à l’occasion déjà pu rencontrer et échanger avec un certain nombre d’entre vous.

J’ai eu ensuite l’occasion de travailler sur plusieurs propositions de loi traitant de ce sujet. Le Parlement a ainsi été dès le début des années 2000 une véritable force de proposition, afin de répondre aux attentes, qu’elles soient celles des citoyens ou des acteurs économiques.

Alors que j’étais secrétaire d’État chargée de l’Écologie, j’ai considéré qu’il était indispensable d’agir. A la suite des travaux du Grenelle de l’Environnement, j’ai imposé l’inscription dans le projet de loi de transition environnementale plusieurs dispositions relatives au domaine des ondes radioélectriques, que j’ai présenté en Conseil des Ministres juste avant mon départ du secrétariat d’Etat à l’écologie.

Juste après ma nomination en tant que Secrétaire d’Etat chargée du développement de l’économie numérique, j’ai proposé le 4 février la tenue d’une table ronde sur le sujet des fréquences, en s’inspirant de la méthode du Grenelle de l’Environnement pour associer toutes les parties prenantes à la discussion : Etat et organismes publics, élus, opérateurs, associations et représentants des salariés. Je suis heureuse de voir aujourd’hui ce projet se réaliser. Les sujets que nous avons à traiter sont sensibles. Nous devons y faire face et ne pas nous voiler la face.

L’économie numérique est à ce jour l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie mondiale, puisqu’elle représente désormais plus de 25% de la croissance mondiale. Ma conviction est que le développement de l’économie numérique est l’une des réponses les plus pertinentes que nous pouvons apporter, dès maintenant, à la crise économique que nous traversons.

Mais j’ai également la conviction, en tant qu’élue locale et Maire d’une ville, que ce développement doit se faire au profit des citoyens et qu’il doit donc être accepté socialement. Nous voyons aujourd’hui que ces conditions ne sont pas remplies en ce qui concerne les ondes radioélectriques.

Nos concitoyens veulent certes disposer de nouveaux services : plus de 56 millions de personnes utilisent quotidiennement les réseaux de téléphonie mobile, sans parler de la télévision et de la radio qui sont développées depuis plusieurs dizaines d’années. Mais nos concitoyens expriment leur inquiétude quant à ce développement. Les élus souhaitent disposer d’une bonne couverture afin de ne pas rester enclavés, mais ils sont à leur tour confrontés à ces inquiétudes.

Pour leur part, les opérateurs ont accepté des objectifs de couverture de la population mais ils se retrouvent confrontés à des décisions de justices leur enjoignant de démonter leurs antennes ou leur interdisant de nouvelles implantations.

- 2 -

C’est le paradoxe – ou plutôt la série de paradoxes – dont je parlais au tout début de mon intervention.

Nous devons donc trouver des réponses collectives afin de répondre à ces inquiétudes, rendre socialement acceptable ce développement et offrir un cadre clair et prédictif aux acteurs économiques.

Nous allons dans quelques instants commencer les débats en faisant le point sur les technologies qui utilisent les ondes électromagnétiques ainsi que sur les réglementations française et européenne. Sur ce dernier point des leçons que nous apportent les autres pays, permettez-moi de tirer quelques leçons des expériences étrangères.

En matière de limite d’exposition aux ondes radioélectriques, la majorité des Etats membres de l’Union européenne, comme la France, suivent strictement la recommandation européenne. Cette recommandation est basée sur les travaux de la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) qui a proposé des valeurs limites d'exposition des personnes aux champs électromagnétiques en 1998. C’est le cas de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Estonie, de la Finlande, de la Hongrie, du Portugal, de la République Tchèque par voie réglementaire et de l’Autriche, du Danemark, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de la Suède sous forme de recommandations.

Certains pays imposent des restrictions parfois multiples :

− un abattement général pour les radiofréquences (Belgique, Grèce, Italie, Lituanie, Pologne) ;

− un abattement sur un type d’installation radioélectrique en ciblant les antennes de téléphonie mobile (Luxembourg, Liechtenstein) ;

− des restrictions sur une zone géographique en définissant des lieux dits « sensibles » (Bulgarie, Grèce, Italie, Slovénie, Suisse, Liechtenstein).

La définition des lieux sensibles est variable. Elle dépend

- soit de la durée de l’exposition, considérant dans ce cas les lieux d’habitation de l’ensemble de la population (Bulgarie, Italie),

- soit de la catégorie de population y séjournant - enfants, personnes âgées et malades dans les hôpitaux (Bulgarie, Grèce, Slovénie, Suisse, Liechtenstein),

- soit enfin des deux critères à la fois (Bulgarie).

En Grèce, l’installation des antennes relais de téléphonie mobile à proximité de sites sensibles est même interdite. Enfin certains pays, notamment l’Italie et la Suisse, ont imposé des contraintes aux opérateurs de façon à minimiser l’exposition du public aux ondes radioélectriques.

En matière de concertation et d’information, il est intéressant de noter que l’Italie a entrepris une démarche exemplaire en la matière. D’une part par la mise en place d’un comité interministériel dédié à ces questions, et, d’autre part, par la création de comités de concertation locale. Enfin, l’Italie a décidé d’affecter une part des revenus tirés de l’affectation des fréquences mobiles au financement de la recherche scientifique.

Mais nous aurons l’occasion de débattre plus longuement de ces expériences tout à l’heure.

Je souhaite que cette table ronde et les différentes réunions de travail qui suivront tout au long du mois de mai se fassent dans un esprit d’ouverture. Aucune piste ne doit être écartée avant même que les débats n’aient eu lieu.

C’est par notre implication et notre travail collectif que nous arriverons à répondre aux inquiétudes de nos concitoyens ; aussi je vous remercie d’emblée de votre participation. Ceux d’entre vous qui ont participé aux longues discussions du Grenelle de l’environnement le savent : le travail que nous entamons aujourd’hui est difficile.

Il exigera de chacun d’entre nous une attention et une écoute soutenues, pour que les différents points de vue s’expriment et que nous puissions mieux les entendre, en changeant au besoin d’opinion.

Tout ne se fera pas autour de cette table, ou lors des ateliers : je vous invite donc à poursuivre les entretiens lors de vos conversations, de sorte que les échanges s’en trouvent enrichis et que nous puissions résoudre les paradoxes dont j’ai fait état.

Je vous remercie.
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